Slimane, censuré à ses débuts, révèle son grand “regret”

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Crédits photo : Bestimage

Tenue en cuir moulante, gants rouge et fleurs à la main. Telle est l’une des photos qui illustre le dernier numéro du magazine Têtu, dans lequel Slimane fait la Une. Le chanteur se confie longuement au trimestriel queer sur sa participation à l’Eurovision avec sa ballade “Mon amour”. « J’ai commencé vraiment à y penser il y a environ deux ans maintenant, quand la fédération française du concours est venue pour me débaucher. C’était très flatteur mais ça ne s’est pas fait à l’époque parce que j’étais en tournée, je n’avais pas la tête à ça. Depuis, j’y ai beaucoup repensé et la chanson “Mon amour” a aussi été créée pour ça » révèle Slimane. D’ailleurs, pour lui la recette d’une chanson qui remporte l’Eurovision est « une bonne chanson tout court, et qui correspond à l’artiste qui l’interprète » : « Je ne suis pas allé regarder ce qui se fait d’habitude, je n’avais pas envie de suivre les “codes” de l’Eurovision mais plutôt mon coeur, mon énergie et ce que j’aime faire. J’essaie surtout d’être moi-même à 100% pour, quoi qu’il se passe, ne pas regretter ».

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“Je regrette un peu”

Slimane se ravit tout de même d’avoir vu son public évoluer au fil du temps : « Je vois plus de garçons dans mes concerts, mais aussi de plus en plus de couples, d’enfants, de grands-mères. (…) J’ai la chance d’avoir un public de 7 à 77 ans pour de vrai. C’était important pour moi de ne pas devenir à terme un “chanteur à minettes”, comme on dit. J’espérais que mes histoires puissent dépasser ça ». Il touche même un public queer aujourd’hui. « Ça a commencé avec “Viens on s’aime”, où je recevais des messages de couples homos qui s’étaient mariés sur cette chanson et me disaient que ça les avait aidés » explique-t-il, indiquant que son duo avec Vitaa, qui possède également « un public queer » depuis ses débuts, a aussi pesé dans la balance : « Je le vois maintenant lors de mes concerts, et je sens qu’il est derrière moi pour l’Eurovision, avec beaucoup de bienveillance, donc ça me fait plaisir et j’espère ne pas le décevoir ! ».

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Slimane n’a pas pu échapper à des commentaires racistes sur les réseaux sociaux. Des « messages de haine » qui ont notamment afflué lorsqu’il a réagi à la mort du jeune Nahel mais qui ont explosé suite à l’annonce de sa participation à l’Eurovision. S’il balaie ces critiques d’un revers de la main, l’artiste se souvient qu’au début de sa carrière, il n’a pas totalement pu exprimer le large éventail de ses influences liées à ses racines algériennes. « On ne m’a pas demandé de changer de prénom, j’ai pu faire ce que je voulais mais il y a certains moments de ma carrière où je me suis rendu compte qu’il y avait des choses que je n’avais pas le “droit” de faire » explique-t-il. Il prend ensuite comme exemple l’un de ses premiers tubes, “Viens on s’aime”, qui contient « un pont avec une phrase en arabe qui se répète » dans la version originale. « On m’a fait comprendre que c’était mieux de l’enlever pour les radios » atteste le chanteur, qui a accepté de se plier à cette demande : « À l’époque, j’ai dit oui, aujourd’hui, je dirais non. Je regrette un peu ». Devenu aujourd’hui l’un des chanteurs les plus populaires de sa génération, Slimane compte bien plus que jamais faire entendre sa voix dans le futur.

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