Le taux de réussite à l’examen de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ), tenu en septembre, a atteint 69 % chez celles qui l’effectuaient pour la première fois. Il s’agit d’une amélioration par rapport à l’épreuve de septembre 2022 lors de laquelle près de la moitié des candidates à l’exercice de la profession avaient échoué. La ministre Sonia LeBel estime que c’est « un pas dans la bonne direction », mais juge qu’un « redressement à la hauteur de l’urgence de la situation » demeure nécessaire à l’OIIQ « pour éviter une tutelle complète ».
Selon l’OIIQ, 73 % des diplômées du Québec ont réussi l’épreuve du 18 septembre. Cette proportion est de 44 % chez les personnes diplômées à l’extérieur du Canada. Au total, 1940 nouvelles infirmières s’ajouteront aux rangs des milieux cliniques québécois.
« Les résultats obtenus pour l’examen de septembre 2023 constituent un pas dans la bonne direction et indiquent qu’on semble retourner vers les résultats antérieurs de l’Ordre », a dit la ministre Sonia LeBel dans une déclaration écrite. Du chemin reste toutefois à faire, selon elle. « Cette amélioration a été possible uniquement grâce à l’encadrement de la correction de l’examen, a-t-elle ajouté. L’Office [des professions du Québec] va poursuivre l’accompagnement avec l’Ordre, puisque l’examen en soi doit être retravaillé. »
L’OIIQ est sous haute surveillance depuis plusieurs mois en raison du faible taux de réussite de son examen de septembre 2022, soit 51,4 % (19,5 % chez les diplômés hors Canada). Après avoir fait enquête, le commissaire à l’admission des professions, André Gariépy, a signalé en mai les « failles et [les] fragilités » de l’épreuve. Dernièrement, il a sommé l’OIIQ de corriger les problèmes relevés dans l’examen.
En plus d’un expert en mesure et évaluation, l’Office des professions du Québec a récemment nommé une « accompagnatrice à l’OIIQ » — l’ancienne Protectrice du citoyen Marie Rinfret. « Un premier rapport ainsi qu’un plan d’action sont attendus au plus tard fin novembre, a indiqué Sonia LeBel dans sa déclaration. On devra voir un redressement à la hauteur de l’urgence de la situation pour éviter une tutelle complète. »
Près du quart des candidates à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) ont choisi de ne pas se soumettre à l’examen de septembre dernier, préférant l’effectuer en mars 2024, moment où l’OIIQ prévoyait, à l’origine, adopter un nouveau format d’épreuve (NCLEX-RN), utilisé aux États-Unis et ailleurs au Canada. Dans son dernier rapport, le commissaire à l’admission des professions avait qualifié d’ « irréaliste » cet échéancier. Lors du dévoilement des résultats de l’examen mercredi, l’OIIQ a indiqué qu’il suspendait ses réflexions au sujet de l’examen NCLEX-RN.
Pour réussir l’épreuve du 18 septembre, les candidates à l’exercice de la profession infirmière devaient obtenir 56,77 %, une note de passage fixée par un groupe d’infirmières, des experts de l’OIIQ et un spécialiste indépendant en mesure et évaluation désigné par l’Office des professions du Québec.