C’est un Français, Sam Laidlow qui a remporté dimanche le championnat du monde d’ironman, disputé pour la première fois à Nice. Mais ce n’est pas vraiment ce que retiendra Mathieu Perino du légendaire triathlon. Ce membre très impliqué du collectif Nice plogging s’étrangle après avoir vu « le nombre astronomique de déchets générés » par l’évènement et son « culte du jetable ».
Bénévole avec d’autres pour nettoyer la promenade des Anglais après la course, il dénonce « une véritable aberration ». Entre « les bouteilles en plastique omniprésentes », les « gobelets jetables » qui jonchaient le sol (40.000 selon l’association pour un peu moins de 2.000 coureurs), mais aussi des « chaussures quasi neuves, jetées par centaines », la coupe est pleine. Dans des photos transmises à 20 Minutes, des « chaussures d’eau », utilisées par les athlètes pour marcher sur les galets le temps de se jeter à l’eau, se retrouvent entassés dans des bacs à ordure.
« Des impératifs médicaux et de sécurité »
« Nous avons été choqués », tranche Mathieu Perino. Et c’était sans compter sur « les jets d’eau non-stop pour arroser les coureurs ». Contacté par 20 Minutes, The Ironman group, organisateur de l’événement, explique que des « stations de refroidissement » ont bien été déployées à destination des sportifs « en raison des températures élevées le jour de la course » et « des impératifs médicaux et de sécurité ».
Les organisateurs répondent point par point. Ils assurent notamment que les gobelets en carton, « placés temporairement » à terre pour permettre aux bénévoles de « se concentrer sur l’hydratation rapide des athlètes », « ont ensuite été recyclés ». Ils expliquent avoir « travaillé en étroite collaboration avec les autorités locales de Nice pour s’assurer qu’un plan de gestion responsable des déchets soit mis en place avant, pendant et après la course ». Ils précisent que « des bacs jaunes de collecte des déchets sont fournis par la ville » et que « des sanctions sont appliquées à tout athlète pris en flagrant délit de jet de détritus intentionnellement en dehors » de « zones écologiques », spécialement mises en place.
Citernes d’eau et gobelets réutilisables et pliables ?
En clair, ils disent faire le maximum. Mais alors « quelle solution proposer ? Arrêter tout événement sportif ? », interroge une internaute sur la page Facebook de Nice plogging. Il n’en est pas question, mais pour éviter les bouteilles plastiques, des « citernes d’eau seraient faciles à installer », avance Mathieu Perino. « C’est ce que font déjà le marathon de Vannes, le Cannes Urban Trail, l’Écotrail de Paris ou encore l’Embrunman », appuie-t-il. Pour la question des gobelets, c’est l’option « du pliable et réutilisable » qu’il faudrait retenir, selon le collectif.
L’an prochain, Nice accueillera sa propre étape de l’Ironman, mais aussi le championnat du monde féminin. Ces préconisations seront-elles retenues les organisateurs ? Rendez-vous en juin, puis en septembre.