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Un nouveau site d’observation et d’interprétation des bélugas du Saint-Laurent a récemment été inauguré à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent. Dès l’été prochain, il permettra aux visiteurs d’observer l’espèce dans un habitat considéré comme une véritable pouponnière pour ce cétacé en voie de disparition.
Il y a de cela moins de 10 ans, la pétrolière TransCanada, devenue depuis TC Energy, souhaitait construire un port d’exportation de pétrole des sables bitumineux à Cacouna, où l’on retrouve déjà un port, qui serait alors devenu un jalon majeur de la mise en marché du pétrole albertain.
Le projet, abandonné après avoir suscité une vive controverse, aurait été implanté directement dans un secteur aujourd’hui classé comme étant « essentiel » à la survie et au rétablissement du béluga du Saint-Laurent, en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. La zone pourrait même faire partie du projet d’expansion du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.
Cet habitat est notamment reconnu comme faisant partie d’une zone de mise bas pour les femelles, ce qui signifie que les animaux fréquentent la région de Cacouna lors d’une phase critique du cycle de vie de ce cétacé, qui réside toute l’année dans le Saint-Laurent.
Dès juin 2024, les visiteurs de la région pourront d’ailleurs observer les bélugas et d’autres espèces de l’estuaire à partir d’un premier observatoire terrestre sous la responsabilité de la Première Nation malécite Wolastoqiyik Wahsipekuk. Ce dernier est situé tout près du port de Gros-Cacouna.
Le bâtiment comprend notamment une plateforme d’observation située sur le toit, une salle de conférences et des installations pour faciliter les travaux des chercheurs qui se rendront sur place dans le cadre de leurs projets de recherche sur le béluga.
Menaces
L’espèce, classée « en voie de disparition », compterait autour de 1800 individus, selon une mise à jour du bilan de la population. Celle-ci comptait environ 10 000 individus au début du XXe siècle et elle ne montre aucun signe d’augmentation, voire de rétablissement. L’objectif du « plan de rétablissement » du gouvernement fédéral est donc encore loin d’être atteint puisque celui-ci vise à porter l’effectif à plus de 7000 individus.
Ces animaux sont confrontés à plusieurs menaces dans leur habitat, dont la pollution sonore, le dérangement et la présence de différents contaminants dans le Saint-Laurent. Depuis plusieurs années, les chercheurs constatent d’ailleurs une mortalité record de femelles et de très jeunes individus.
Les bélugas sont exposés à des menaces dans la région de Cacouna, dont les travaux de dragage réalisés aux ports de Rivière-du-Loup et de Gros-Cacouna. Le développement commercial du port, soutenu par le gouvernement Legault, pourrait aussi augmenter la pollution sonore et le dérangement dans le secteur. Sans compter la possibilité de déménager à Gros-Cacouna le traversier qui relie actuellement Rivière-du-Loup à la région de Charlevoix.
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