Un sénateur français évoque d’éventuels retards pour les installations des JO de Paris

Le rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat français, Eric Jeansannetas (PS), a fait part lundi auprès de l’AFP de ses « doutes » quant au respect du timing de livraison de plusieurs chantiers olympiques, évoquant un risque de « dérapages budgétaires » liés à un éventuel retard.

La fin des travaux de la plupart des presque 70 chantiers olympiques est prévue à la fin de l’année 2023, comme le village des athlètes à Saint-Denis, principal ouvrage olympique. La société chargée de la livraison de ces infrastructures, Solideo, a constamment fait état d’un agenda respecté.

Mais lors de l’examen, en commission, du rapport spécial du projet de loi de finances 2024 de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » mardi, le rapporteur spécial Eric Jeansannetas a évoqué « des risques » pesant sur le calendrier de livraison des ouvrages olympiques, comme le rapporte le quotidien Le Monde.

« L’année dernière, les documents budgétaires indiquaient que “l’essentiel des équipements auront été réceptionnés pour 2023, dont les plus importants : l’Arena Porte de La Chapelle, le Stade de France rénové, le stade Yves-du-Manoir et la marina de Marseille”. Or, la livraison de tous ces équipements, à l’exception du stade Yves-du-Manoir, a été repoussée à 2024. Ce n’est pas rassurant », avait-il indiqué.

« Le rapporteur spécial que je suis a signalé simplement que lorsqu’il y a du retard il peut y avoir des dérapages budgétaires », a-t-il précisé à l’AFP, « mais je n’exprime pas des inquiétudes, je soulève des doutes ».

« Sur les 70 ouvrages dont la Solideo a la charge, aucune date de mise à disposition contractuelle avec les organisateurs n’a bougé. Nous n’avons aucun retard sur les chantiers à livrer », a assuré à l’AFP lundi la Solideo. « Nous avons différentes étapes entre la réception — qui signifie la fin des travaux — et la livraison aux organisateurs qui intervient plus tard. Et c’est cela qui peut peut-être créer de la confusion », a-t-elle encore suggéré.

« Pas de polémique »

Certains chantiers seront donc terminés fin 2023, mais la date de livraison aux organisateurs interviendra deux à trois mois plus tard, une fois les réserves levées.

Les sénateurs doivent auditionner le directeur général de la Solideo, Nicolas Ferrand, le 15 novembre. « Il ne faut pas y voir de polémique », assure Eric Jeansannetas. « Si dans les deux mois qui viennent les chantiers sont livrés, et bien tant mieux. »

Lors de son dernier rapport remis en juillet aux parlementaires, la Cour des Comptes avait dit que certains chantiers accusaient du retard. « Certains ouvrages, concernés par des retards (village des athlètes, village des médias, Arena de la porte de la Chapelle, etc.), font l’objet d’optimisation de plannings et de mesures de renforcement (extension des horaires, augmentation des effectifs) pour les résorber », avaient expliqué les magistrats dans leur rapport.

« S’ils devaient persister, les dates de réception pourraient être décalées de quelques semaines, limitant d’autant la période de levée de réserves avant la mise à disposition au COJO [comité d’organisation des Jeux olympiques] et la réalisation par ce dernier des aménagements temporaires », avait ajouté la Cour des comptes.

Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, avait assuré, dans un entretien avec Le Parisien en juillet, ne pas avoir décelé « de risque majeur » sur la livraison des équipements, tout en assurant rester « vigilant » en raison de l’absence « de marge en matière de calendrier ».

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