Cette drogue très facile à dissimuler dans un verre est arrivée en France. Elle reste inconnue ou presque, mais on sait qu’elle est nettement plus concentrée que l’opium.
Les pouvoirs publics alertent sur l’identification d’une drogue de synthèse, qui n’est pas classée dans les drogues déjà connues, et qui fait déjà des dégâts sur le sol français, à la Réunion. Un nouveau trafic est suspecté, mais pour l’heure, ce sont les experts en substance illicite qui alertent la population.
Ces experts ont déjà analysé le produit, qui serait “un opiacé synthétique”, plus précisément une substance proche de la morphine, dérivée de l’opium, mais “1000 fois plus puissante” que celle-ci et “500 fois plus puissante que l’héroïne”, d’après David Mété, chef du service d’addictologie au CHU de La Réunion. C’est sur cette île et département français que la drogue inconnue fait donc ses premiers ravages.
L’ARS de La Réunion a d’ailleurs alerté et invité les consommateurs de substances illicites et les fumeurs de cigarette à la plus grande prudence : “Evitez d’accepter tout type de substances qui ne sont pas maîtrisées ou connues, en particulier les cigarettes”. Même les personnes qui n’ont pas pour habitude de consommer des psychotropes sont appelées à être vigilantes. Cette drogue de synthèse peut en effet prendre de nombreuses formes et se “retrouver sous tous types de support, dans des cigarettes ou dans un verre, en poudre”. Le professeur David Mété insiste auprès du média local Zinfos974 : “Toutes les voies de consommation possibles sont envisageables.”
Un “phénomène nouveau”
Cette drogue très puissante s’avère surtout très dangereuse puisqu’elle peut conduire au décès du consommateur en seulement quelques minutes. La réaction du consommateur à la prise de cet opiacé synthétique dépend de la façon dont le produit est assimilé. “Si [la drogue] est ingérée, ça va s’étaler au moins sur une demi-heure ou une heure. Si c’est un produit inhalé, sniffé ou injecté, les effets peuvent survenir en quelques secondes”, explique le spécialiste.
Ces effets graves nécessitent une prise en charge “immédiate et urgente” du consommateur, selon le directeur adjoint de l’ARS réunionnaise, Nicolas Thévenet. Si des opiacés ont pu être consommés par le passé, il s’agit là d’un “phénomène nouveau” avec une drogue inconnue mais nettement plus dangereuse.
Les autorités sanitaires ne savent pas encore si les dealers tentent d’installer ce nouveau produit ou s’il s’agit d’une vague de consommation causée par une “erreur de commande”. La situation est surveillée de très près.