Une mère et sa fille tuées à Lachine

Un double meurtre a ébranlé un secteur résidentiel d’habitude tranquille de l’arrondissement de Lachine en début de nuit, jeudi. Une femme de 56 ans et sa fille de 12 ans ont été assassinées à l’intérieur d’un logement, dans lequel les enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont pénétré en matinée pour tenter d’éclaircir les circonstances du drame.

Vers minuit quinze, la disparition de plusieurs personnes a été rapportée au SPVM par des proches de celles-ci. Environ 1 heure et 15 minutes plus tard, cette information a mené des policiers à se présenter à une maison de la terrasse J.-S.-Aimé-Ashby, où ils ont découvert « deux personnes inanimées dans un logement », explique Mariane Allaire Morin, agente relationniste au SPVM. Les décès ont été constatés sur place.

Les policiers ont d’abord fait état de décès suspects. Les témoignages recueillis auprès de témoins et de voisins ont toutefois permis de confirmer rapidement qu’il s’agit des 17^e et 18^e meurtres à survenir à Montréal cette année. Vers 10 h, des experts en identité judiciaire ont analysé la scène de crime.

Le SPVM a localisé en avant-midi « le véhicule familial » près du canal de Lachine. « Personne n’était à bord du véhicule », a indiqué Mariane Allaire Morin, lors d’une mêlée de presse tenue à proximité des lieux du drame.

Un corps a aussi été repêché dans le secteur de l’ancienne marina de Lachine en fin d’après-midi, a indiqué Julien Lévesque, agent relationniste au SPVM. « Ce sont les enquêteurs qui vont devoir faire le lien ou non avec la personne qu’on recherchait », a-t-il précisé.

Le corps de police avait affirmé plus tôt toujours être à la recherche d’informations pouvant mener au suspect dans cette affaire. On ignore s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. « Il y a un suspect, mais quelle est son identité ? À ce stade-ci, on ne le sait pas », a souligné l’agente Mariane Allaire Morin. « Il faudra être patient pour avoir les réponses à nos questions. »

Le SPVM n’exclut pas l’hypothèse d’un familicide. « Toutes les hypothèses sont sur la table. Donc est-ce que c’est une hypothèse parmi tant d’autres ? Oui », a dit M^me Allaire Morin.

Des voisins sous le choc

Les résidents de ce secteur résidentiel, qui entoure un parc où s’amusent en temps normal les enfants des nombreuses familles du quartier, ont été pris de court jeudi, à leur réveil, lorsqu’ils ont pris connaissance du vaste périmètre de sécurité qui avait été érigé autour de la résidence de la terrasse J.-S.-Aimé-Ashby. Un commandement mobile a été érigé sur les lieux et plusieurs voitures de police ont été déployées sur place. L’accès au parc de la Renaissance a été restreint.

Au moment où ces lignes étaient écrites, le corps de police n’avait pu confirmer si la personne recherchée dans cette affaire a des liens familiaux avec les victimes.

« Je suis aussi choqué que n’importe qui d’autre dans le quartier. On ne s’attend pas à des choses du genre. C’est un voisinage très sécuritaire, très paisible », a soutenu Akil Alleyne, dont la résidence est située à quelques mètres du large périmètre de sécurité érigé jeudi. « C’est exactement le genre de quartier où les familles peuvent généralement vivre en paix, donc c’est un grand choc pour tout le monde ici, c’est certain. »

« C’est inquiétant », a quant à elle déclaré Camille Thiriet-Richard. La mère de famille et enseignante a qualifié de discret le ménage qui demeurait dans le logement où est survenu le drame.

« C’était le papa, la fille de 12 ans et la maman. Mais on voyait juste le père dehors, quand il lavait la voiture », a-t-elle raconté.

Rodolfo Torres, qui demeure depuis plus de 20 ans dans ce quartier, affirme que la mère et la fille qui ont été assassinées jeudi demeuraient dans ce logement depuis « plusieurs années ». Lui aussi décrit un secteur calme, peu habitué à la présence de voitures policières.

« C’est un voisinage tranquille. Mais malheureusement, ce matin, à 3 heures du matin, j’ai vu une ambulance et des voitures de police », s’est-il rappelé, après avoir ouvert sa porte au Devoir. « C’est si triste. Elle avait seulement 12 ans », a-t-il poursuivi.

Ce double meurtre survient juste après que la métropole a connu son 15^e et son 16^e homicide, cette semaine.

Mercredi matin, un homme a été retrouvé mort dans une voiture dans l’arrondissement de Montréal-Nord. Lundi soir, un sans-abri poignardé au haut du corps a été découvert sans vie dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

Avec Florence Morin-Martel, Aziz Mestiri et La Presse canadienne

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