Visée par une vague de critiques qui lui reprochent des dépenses excessives lorsqu’elle dirigeait l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), Dominique Ollivier a remis sa lettre de démission de ses fonctions de présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal à Valérie Plante, a appris Le Devoir.
À deux jours du dépôt du budget 2024 de la Ville, Dominique Ollivier a déclaré forfait, la controverse entourant cette affaire n’ayant cessé de prendre de l’ampleur dans les derniers jours.
Les reportages publiés par les médias de Québecor depuis plus d’une semaine ont révélé qu’à de nombreuses reprises, les dirigeants de l’OCPM ont utilisé les fonds publics pour des repas coûteux dans des restaurants, ainsi que pour des voyages à l’étranger dont les bénéfices sont demeurés flous et mal documentés.
Mme Ollivier avait notamment dépensé un total de 27 353 $ en frais de restaurants au cours de ses sept années à la présidence de l’OCPM, entre 2014 à 2021. Parmi ces dépenses, un repas d’huîtres à Paris de 347 $ qui soulignait l’anniversaire d’un collaborateur et ex-partenaire d’affaires, Guy Grenier.
Les critiques visaient également Isabelle Beaulieu, présidente de l’OCPM depuis février 2022.
« Ce n’est pas parce que les dépenses sont légales et permises qu’elles sont acceptables », avait indiqué Dominique Ollivier mercredi dernier. « Je regrette particulièrement que certaines dépenses affectent le sentiment de confiance de la population. Je suis la première à dire que les choses doivent changer au sein de l’OCPM. »
De son côté, la mairesse Valérie Plante s’était portée à la défense de son bras droit. « Dominique Ollivier est une femme extrêmement professionnelle et rigoureuse en qui j’ai pleinement confiance dans le rôle de présidente du comité exécutif », avait-elle déclaré.
Isabelle Beaulieu est pour sa part critiquée pour des dépenses au restaurant, mais également pour l’achat d’équipements coûteux tels que des écouteurs sans fil de 900 $ et des écrans interactifs de plus de 20 000 $, ainsi que des frais de restaurants de 7981 $ en 18 mois.
L’opposition à l’hôtel de ville réclamait depuis près d’une semaine la démission de Mme Ollivier, estimant que dans les circonstances, elle n’avait plus la crédibilité requise pour gérer les finances de la Ville. « Cela fait l’unanimité dans la population qu’elle n’a plus la crédibilité nécessaire pour occuper ce poste, qui implique d’avoir la confiance des citoyen.nes. La décision de démissionner était celle à prendre », a réagi le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem. Il estime aussi qu’Isabelle Beaulieu et le secrétaire général de l’OCPM, Guy Grenier, doivent quitter leurs fonctions.