« J’ai des idées pour pas mal d’années », le designer du maillot spécial Sainte-Barbe évoque sa conception

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Elle est honorée le 4 décembre. Mais c’est durant tout un week-end que le bassin minier rend hommage à la sainte patronne des mineurs, pompiers et artificiers. Un festival est notamment organisé de vendredi à dimanche à Lens et Liévin et, évidemment, la Sainte-Barbe sera aussi honorée au stade Félix-Bollaert, ce samedi à l’occasion de Lens-Lyon (17 heures), avec notamment une exposition de produits de la mine et une distribution de rassacache, le plat typique des mineurs.

« C’est une symbolique forte que j’ai découverte en arrivant au club, a expliqué Franck Haise, l’entraîneur des Sang et Or en conférence de presse, relayé par le site Lensois.com. C’est fort pour les gens qui ont connu le travail dans les mines, pour leur famille, leurs descendants et c’est un symbole fort de ce que doit être notre club, dans la cohésion, les efforts, la générosité. » Pour l’occasion, et comme depuis plusieurs années, le RCL revêtira un maillot spécial, conçu depuis trois ans par un designeur indépendant, Soto Minguez, alias SOTÓ, un supporteur du RCL.

Comment est née cette collaboration entre vous et le RC Lens pour ce maillot spécial Sainte-Barbe ?

Au départ, c’est Puma [équipementier de Lens] qui m’a contacté il y a un peu plus de trois ans. Ils avaient vu mon travail sur différents sports et clubs. Au tout début, c’était pour des maillots de basket, notamment les Metropolitans 92, et puis dans la foulée, ils m’ont demandé si ça m’intéresserait de faire le maillot de Lens pour la Sainte-Barbe, lors de la saison 2021-2022. En plus, je suis supporteur de Lens, et je serai au stade cet après-midi, donc c’est bien tombé. Puma était content du résultat, le club aussi, donc l’opération s’est renouvelée.

Quelles ont été les conditions mises par Puma et le club dans le design de ce maillot ?

C’est assez libre. Après, il y a toujours des indications par rapport à ce que fait Puma, par exemple sur la forme du maillot, les finitions possibles, comme sur les côtés, les bas de manche ou les cols, qui sont bien particuliers. Le col qu’il y a cette année, c’est un col typique Puma, ce n’est pas un col polo ordinaire. Et ce genre de choses est imposé par l’équipementier. De la part du club, ça a été assez libre, même s’il y a toujours des petites orientations, comme sur les couleurs. Sur les trois années, j’ai eu plus ou moins carte blanche.

La seule chose qui était impérative, c’est que ça soit un hommage à la Sainte Barbe et aux 90 ans du stade Bollaert. Certains motifs sont dans la charte du club depuis deux ou trois ans, comme le vitrail, qui représente la Sainte Barbe elle-même ou la lampe de mineurs. Moi j’ai confectionné les autres motifs en essayant d’être le plus proche possible du même style, que ça soit sur la tour, les terrils, le maillot. J’ai également mis en place la typographie.

Il y a eu beaucoup de changements entre la première version que vous avez proposée et la version finale ?

Quelques-uns, par rapport à la confection, et des petits détails, mais rien d’énorme. La collaboration avec le club et puma est très agréable sur ce point. J’avais proposé deux couleurs différentes, et c’est le vert qui a été choisi.

Vous préparez combien de temps à l’avance ce maillot ?

Je ne peux pas révéler tout sur ce point, mais depuis plusieurs mois évidemment, car il y a le temps du design, le temps des validations et modifications, le temps des prototypes et puis celui de la fabrication. Il va de soi que l’on ne peut pas révéler quoique ce soit avant que le club et/ou l’équipementier le dévoile. D’ailleurs j’attends toujours le lendemain de la [divulgation] pour en parler. Ce qui est « marrant », c’est lire, plusieurs jours voir semaines avant, les différents tweetos (Xos, maintenant) annonçant avoir des sources sûres sur ledit maillot, et savoir qu’ils sont totalement à côté.

N’est ce pas compliqué de trouver un nouveau design au bout de trois ans pour ce rendez-vous si spécial ?

Autant il y a des clubs c’est un peu plus compliqué, car l’histoire est moins riche. Mais, sur Lens et le bassin minier, l’histoire est très riche. J’ai des idées pour pas mal d’années.

Ça vous fait quoi d’être dans le stade et de voir les joueurs avec « votre » maillot ?

C’est intéressant et glorifiant, d’autant que sur les deux années précédentes, le match s’est bien passé. C’était vraiment le match de gala de la saison, parce que, à chaque fois, c’était contre le Paris Saint-Germain. Sur le coup, je ne me rends pas vraiment compte, en fait. Jusqu’à une semaine après le match, j’ai du mal à réaliser que c’est ce que j’ai fait. Avec le retour des gens, ceux qui me taguent, je prends conscience, mais c’est surtout dans l’après. J’essaie de me remettre dans ma peau d’enfant et de me dire : il y a vingt-huit ans, quand je suis allé pour la première fois voir un match à Bollaert, si on m’avait dit que les mecs porteraient un jour ton maillot, ça m’aurait fait quelque chose.

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