La requête de Luck Mervil pour être retiré du registre des délinquants sexuels sera contestée

La Couronne va contester la requête du chanteur Luck Mervil qui veut que son nom soit radié du registre national des délinquants sexuels.

En 2018, l’homme avait plaidé coupable à un chef d’exploitation sexuelle, soit d’avoir eu des contacts sexuels sur une adolescente vis-à-vis de laquelle il était en situation d’autorité. Les gestes s’étaient produits en 1996 à Montréal. La plaignante était alors une jeune fille de 17 ans et Luck Mervil était âgé de 28 ans.

Elle étudiait à l’époque en art dramatique. Elle n’était pas amoureuse de Luck Mervil, mais l’admirait, car il était connu, enregistrait des disques et était souvent vu à la télévision. Lors d’une séance d’improvisation, il a entrepris des contacts sexuels : elle s’est alors retrouvée coincée entre son désir de montrer qu’elle savait jouer et pouvait être comédienne et le fait qu’elle ne voulait pas de contacts sexuels avec lui. Ils ont eu une relation sexuelle complète pour laquelle l’accusé n’a pas obtenu son contentement, peut-on lire dans le jugement sur la peine. Plusieurs autres contacts sexuels ont eu lieu par la suite. Ils se sont d’ailleurs poursuivis pendant les dix années suivantes, alors qu’elle est majeure.

Pour ses gestes, l’auteur-compositeur-interprète (dont le vrai nom est Lucknerson) a été condamné à une peine de six mois de prison à domicile. Mais la juge Mélanie Hébert lui avait aussi imposé d’être inscrit au registre des délinquants sexuels pendant 20 ans, ce qui est lourd de conséquences.

En mai dernier, M. Mervil a demandé à ne plus être soumis à cette obligation par une requête déposée devant la Cour supérieure.

Vendredi matin, la Couronne a indiqué que la requête serait contestée.

 

Toutefois, sa position est « nuancée » : « Je ne possède aucune preuve à l’effet que le requérant représente un risque accru de recommettre une infraction d’ordre sexuel. Et comme les faits qui sont allégués dans la requête semblent bien fondés, nous ne présenterons pas de preuve dans ce dossier-ci », a détaillé le procureur de la Couronne, Me Hugo Rousse.

Sauf qu’il réserve ses droits de contre-interroger M. Mervil. Il doit quand même se décharger de son fardeau de preuve, a fait remarquer Me Rousse.

Les avocats de M. Mervil vont le faire témoigner au soutien de sa demande « sur ses circonstances personnelles, ses valeurs et sa vie », a brièvement résumé son avocate, Me Anne-Marie Drouin, devant le juge vendredi.

L’audition qui déterminera le sort de cette demande aura lieu en décembre.

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