Les candidates solidaires prévoient un vote serré

Au terme d’une course « déchirante » pour les membres de Québec solidaire (QS), les trois candidates au co-porte-parolat de la formation de gauche s’attendent à un résultat « serré » dimanche.

Environ 600 délégués s’exprimeront cette fin de semaine en congrès afin de déterminer qui succédera à Manon Massé comme porte-parole solidaire. Un chiffre qui représente environ 40 % des délégués de QS ayant le droit de voter (1436 à travers le Québec), mais qui permet au parti de se targuer d’avoir organisé « le plus gros congrès » de son histoire. À son dernier congrès en présentiel, en 2019, QS avait attiré quelque 450 membres.

Sur la ligne de départ de la course au co-porte-parolat : la députée de Mercier, Ruba Ghazal, la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, et l’ex-élue solidaire Émilise Lessard-Therrien.

« Confiante », cette dernière prédit un résultat « serré » cette fin de semaine. Les attaques de Mme Ghazal à son endroit durant la course en sont une démonstration claire, a-t-elle dit en mêlée de presse, vendredi soir.

« Je pense que c’est dans la nature des choses, quand on est dans une course, a-t-elle soutenu. Ruba a choisi ses arguments. Mais moi ce que ça me dit, c’est que peut-être que, finalement, c’est plus serré qu’on pense entre deux candidates. »

Interrogée sur le sujet, vendredi, Christine Labrie a nié en bloc l’hypothèse selon laquelle les attaques dirigées de Mme Ghazal contre Mme Lessard-Therrien – et moins contre elle – prouvaient qu’elle était en retard dans la course. « Je n’ai pas pensé ça », s’est-elle contentée de répondre aux médias.

Le vote pour les postes de co-porte-parole masculin et féminin de Québec solidaire s’effectue par scrutin préférentiel. Les délégués envoyés au congrès par chaque association locale auront donc à classer les candidates sur leur bulletin de vote, ce qui pourrait mener à un deuxième tour si aucune d’entre elles n’obtient 50 % des suffrages dès le premier décompte.

Ruba Ghazal ne se fait d’ailleurs pas d’illusion. « Ça va être une course à trois, peut-être au deuxième tour, parce que justement, ça va être serré, a-t-elle dit. Moi j’ai un bon sentiment, mais après ça, le résultat… Honnêtement, c’est difficile à savoir parce que les gens aiment les trois candidats. Ils sont déchirés. »

Mme Ghazal a basé une bonne partie de sa course sur le discours indépendantiste, alors que Mme Lessard-Therrien l’a orienté autour des régions et de la ruralité. Mme Labrie invite quant à elle son parti à proposer des politiques plus concrètes, proches des électeurs.

Gabriel Nadeau-Dubois est l’unique candidat au poste de co-porte-parole masculin. Les délégués pourront toutefois voter pour qu’il ne représente plus le parti.

En plus de voter pour leur prochaine co-porte-parole, les membres réunis ce week-end à Gatineau auront l’occasion de voter sur des propositions concernant le coût de la vie et la parité homme-femme, notamment.

Le Comité de coordination national de QS propose par exemple « de plafonner les marges de profits des grandes chaînes d’alimentation » et d’éliminer la TVQ sur les produits usagés. Il souhaite aussi que seules des femmes et des personnes non binaires puissent déposer leur candidature pour d’éventuelles élections partielles. Si elle est adoptée, cette politique serait amendée lors de la révision des statuts du parti.

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