Les ministres Freeland et Blair visitent un camp militaire en Pologne

Les troupes ukrainiennes utilisent du matériel médical improvisé sur le champ de bataille parce qu’elles n’ont pas ce dont elles ont besoin pour soigner et transporter les blessés, a déclaré dimanche l’officier responsable de la formation médicale pour l’opération UNIFIER.

La vice-première ministre Chrystia Freeland et le ministre de la Défense, Bill Blair, ont visité dimanche le centre de formation médicale militaire des forces armées polonaises, où les troupes canadiennes aident à former des soldats ukrainiens comme soignants dans le cadre de l’opération UNIFIER.

Alors qu’ils traversaient la base, à quelques heures seulement de Varsovie, le bruit d’une petite explosion a marqué le début d’une démonstration réaliste des compétences médicales et tactiques que les troupes ukrainiennes acquièrent dans le cadre de leur entraînement.

Les troupes ukrainiennes ont simulé une bataille réelle en sortant leur camarade blessé d’un char et en utilisant un garrot pour arrêter son saignement. Ensuite, ils l’ont chargé sur une civière et l’ont transporté dans une ambulance blindée.

Cependant, peu de ces mesures seraient possibles avec le matériel et l’équipement dont disposeront ces soldats sur le terrain, a déclaré le major Heath Robson à Mme Freeland, alors qu’elle regardait l’exercice.

Même si la formation est excellente, les Ukrainiens « ne disposent pas des outils ni de la trousse de sauvetage dont ils ont besoin pour accomplir ce bon travail », a soutenu M. Robson, qui supervise la mission de formation médicale.

« Ils ont besoin de beaucoup improviser, au point qu’ils utilisent même des portes, comme des portes de maison, pour s’en servir de civières, par exemple. »

L’opération UNIFIER a débuté en 2015 et a formé environ 40 000 militaires et membres du personnel de sécurité ukrainiens aux tactiques du champ de bataille et aux compétences militaires avancées.

Le Canada a déployé des médecins militaires en Pologne pour former les troupes ukrainiennes en mars 2023, et jusqu’à présent, 248 Ukrainiens ont obtenu leur diplôme du programme de 30 jours.

Mme Freeland et le ministre Blair ont visité la base après leur arrivée en Pologne depuis l’Ukraine, où ils ont souligné samedi le deuxième anniversaire de l’invasion russe avec le premier ministre Justin Trudeau.

Samedi à Kyiv, M. Trudeau a promis 320 millions de dollars de nouvelles dépenses militaires dans le cadre d’un accord de sécurité à long terme avec l’Ukraine.

Toutefois, sur la base militaire en Pologne dimanche, M. Blair a admis qu’il y avait des difficultés à fournir à l’Ukraine ce dont elle a besoin.

Par exemple, il a demandé à son homologue ukrainien de quelle autre manière le gouvernement canadien pouvait aider alors que son don d’un système de défense aérienne est confronté à des retards indéfinis.

Placer des systèmes de défense aérienne sur le champ de bataille est la priorité absolue, a déclaré le président ukrainien, mais le système de missiles sol-air de 406 millions de dollars promis par le Canada il y a un an n’a toujours pas été livré – et on ne sait pas exactement quand il le sera.

« La question que nous avons posée [à l’Ukraine] est de savoir ce que nous pouvons vous apporter, car le besoin est urgent et nous sommes prêts à faire preuve de flexibilité pour fournir à l’Ukraine ce dont elle a besoin », a soutenu M. Blair.

Le Canada a annoncé le don d’un système national avancé de missiles sol-air, connu sous le nom de NASAMS, en janvier 2023. Le Canada a acheté le système dans le cadre d’une coalition avec les États-Unis, mais il y a eu des « défis » avec le contrat.

Selon le cabinet de M. Trudeau, le premier ministre canadien doit avoir lundi des rencontres séparées avec le président de la Pologne, Andrzej Duda, et son homologue polonais, Donald Tusk.

Le gouvernement polonais veut s’assurer que le Canada et ses autres alliés restent engagés dans la guerre qui fait rage de l’autre côté de sa frontière, a déclaré l’ambassadrice du Canada dans le pays, Catherine Godin, avant la réunion.

La guerre représente une menace réelle et actuelle pour le peuple polonais, a-t-elle indiqué.

« Ils regardent des photos de villes d’Ukraine et pensent à Varsovie, comment elle a été rasée à 90 % après la [Deuxième Guerre mondiale] », a-t-elle affirmé.

« Cela semble donc très réel. Cela semble très personnel pour eux. »

Mme Freeland, une Canadienne d’origine ukrainienne, a rendu son hommage personnel à la trentaine de soldats ukrainiens qui ont suivi un entraînement rigoureux, ainsi qu’à leurs professeurs polonais et canadiens.

« Je suis absolument certaine qu’ensemble, avec notre soutien, l’Ukraine gagnera et Poutine perdra », a dit Mme Freeland en ukrainien.

Couverts de faux sang et de vraie sueur, les stagiaires ukrainiens ont répondu par un cri de guerre retentissant : « Slava Ukraini », qui signifie gloire à l’Ukraine.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a critiqué les décisions du gouvernement Trudeau concernant la guerre en Ukraine.

 

« Après deux ans, le Canada ne peut pas qu’offrir des câlins, des visites qui servent d’abord le gouvernement Trudeau, moins d’armes que les alliés, moins d’argent que les alliés, et se complaire dans une politique militaire et diplomatique faible, sans portée, sans respect par la communauté internationale, sans investissements durables et sans progrès vers ses obligations », a écrit le chef bloquiste dans une publication sur le réseau social X.

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