Nouvelle libération d’otages, avant celle de prisonniers palestiniens

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Dix-sept otages, dont 13 Israéliens, retenus dans la bande de Gaza depuis des semaines, ont été libérés samedi soir, au deuxième jour d’une trêve entre le mouvement palestinien Hamas et Israël qui doit libérer en échange 39 prisonniers palestiniens. Les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste, ont annoncé avoir remis 13 otages israéliens et quatre étrangers au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), peu avant minuit.

Des images de la télévision égyptienne ont montré le convoi des otages passer en Egypte par le terminal de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et Israël a ensuite indiqué qu’ils étaient arrivés en Israël. Quatre otages thaïlandais, qui ne font pas partie de l’accord, ont également été relâchés, selon l’Egypte.

Un retard dans la libération

Le mouvement islamiste palestinien avait annoncé dans l’après-midi retarder la libération de ce deuxième groupe d’otages, après un premier vendredi, accusant Israël de violer l’accord, notamment concernant les livraisons d’aide humanitaire dans le nord de territoire. L’armée israélienne, qui a démenti tout manquement à l’accord, considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de combats abritant, selon elle, le centre des infrastructures du Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007. Elle a ordonné à la population de partir et empêche quiconque d’y revenir.

Malgré cet avertissement, des milliers de Gazaouis déplacés ont profité de la pause dans les combats pour tenter de rentrer chez eux dans le Nord. Et selon le ministère de la Santé du Hamas, sept de ces personnes ont été blessées samedi par des tirs israéliens. Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, avait plus tard indiqué sur X que « les obstacles pour relâcher les prisonniers » avaient finalement été « surmontés ».

A terme, la libération de 50 otages

L’accord, conclu également avec l’appui des Etats-Unis et de l’Egypte et entré en vigueur vendredi, prévoit quatre jours de trêve qui doivent permettre la libération de 50 otages et de 150 prisonniers palestiniens. Cette pause, renouvelable, inclut aussi l’entrée d’aide humanitaire et de carburant à Gaza. Les bombardements israéliens, incessants depuis l’attaque du 7 octobre et l’offensive militaire sur le nord de Gaza, se sont interrompus, comme les tirs de roquettes du mouvement islamiste sur Israël.

En Israël, les proches des otages encore détenus à Gaza attendent dans l’angoisse une issue à un cauchemar qui dure depuis sept semaines. A Tel-Aviv, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés en soirée sur la Place des otages pour demander leur libération. « Sortez-les de l’enfer », pouvait-on lire sur une banderole. « Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir revenir les nôtres mais nous ne devons pas oublier tous ceux qui ne sont pas encore rentrés », a témoigné Yael Adar, la belle-fille de Yaffa Adar, 85 ans et la plus âgée des ex-otages, sur le site d’informations Ynet.

Des scènes de liesse en Cisjordanie

En Cisjordanie occupée, des scènes de liesse, au milieu des feux d’artifice, des drapeaux palestiniens et des différents mouvements dont l’étendard vert du Hamas, ont accompagné le retour des prisonniers libérés vendredi soir. A Jérusalem-Est, occupée par Israël depuis 1967, les manifestations de joie étaient en revanche interdites.

« J’attendais le jour où je serais libérée de prison et pourrais serrer ma mère dans mes bras », a expliqué samedi à l’AFP Rawan Nafez Mohammad Abou Matar, revenue chez elle à Beitlo, près de Ramallah. La jeune femme avait été condamnée en 2015, alors qu’elle avait 21 ans, à neuf ans de prison pour tentative de meurtre sur un garde-frontières israélien.

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