Pas de hausse des seuils d’immigration avant 2026, suggère le commissaire à la langue française

Pas si vite avant d’augmenter les seuils d’immigration au Québec, dit le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil. Il faudra d’abord qu’un nombre suffisant de nouveaux arrivants utilisent le français au travail et dans l’espace public.

À Québec mercredi pour participer aux consultations sur la planification pluriannuelle de l’immigration, le « chien de garde » de la langue française au Québec a appelé à la « prudence » dans le dossier des cibles d’admission des nouveaux arrivants. Une hausse est même injustifiable avant 2026, a-t-il confié à la presse parlementaire.

« Je pense qu’il faut éviter, comme on l’a fait dans le passé, de dire qu’on va avoir une augmentation des seuils, puis d’ensuite attendre au prochain recensement pour voir où en sont les chiffres », a-t-il affirmé en mêlée de presse, quelques minutes après avoir présenté une série de recommandations à la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette.

M. Dubreuil incite le gouvernement du Québec à se fixer un nouvel objectif d’usage du français par les immigrants au travail et dans l’espace public — il place la barre à 85 % — et à rendre la hausse des seuils conditionnels à l’atteinte de cette cible. À ses yeux, le scénario de hausse à 60 000 immigrants par année que propose la ministre Fréchette devra attendre.

« Ce qui est proposé par le ministère, c’est de commencer [la hausse] potentiellement à partir de 2025. Pour moi, ça pourrait être en 2026, mais en présumant qu’on atteigne la cible », a affirmé M. Dubreuil, qui est en poste depuis le début de l’année.

Or, le Québec serait actuellement à plus ou moins 20 points de pourcentage de remplir l’ambitieux objectif du commissaire. Un « signal d’alarme », selon lui. Le resserrement des exigences de français pour les immigrants économiques que prévoit la ministre Fréchette permettra tout de même de réduire cet écart de moitié, estime M. Dubreuil.

En plus d’étudier une hausse à 60 000 nouveaux arrivants par année, Québec évalue la possibilité de maintenir les seuils aux niveaux actuels (50 000). Interrogée sur les recommandations du commissaire Dubreuil, la ministre Fréchette s’est dite « à l’écoute », mercredi.

« M. Dubreuil arrive avec une proposition qui est novatrice, originale, qui nous mènerait à loger entre les deux scénarios », a-t-elle affirmé en mêlée de presse, avant d’ajouter que « c’est sûr que c’est plus facile de travailler avec un de nos deux scénarios ».

D’autres détails suivront.

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