QS demande à la CAQ de débloquer une aide d’urgence pour Gaza

Devant la montée de la violence mais aussi de l’impuissance, Québec solidaire demande à la ministre des Relations internationales, Martine Biron, de débloquer des fonds d’urgence pour venir en aide aux Palestiniens pris à Gaza. En plus de lui avoir transmis une lettre, la députée solidaire de Mercier, Ruba Ghazal, a eu une brève rencontre avec la ministre dans laquelle elle a réitéré son souhait de voir Québec délier les cordons de la bourse. « Québec l’a déjà fait pour le Liban, Haïti, l’Ukraine, le Maroc », a rappelé Mme Ghazal. « Ce serait la moindre des choses quand on voit la catastrophe humanitaire qui se déroule. »

Mme Ghazal dit être inondée d’appels et des messages de citoyens de toutes origines qui se sentent impuissants devant la crise. « Les gens se sentent interpellés, ils demandent s’ils peuvent faire quelque chose, s’il y a une pétition… », a dit la députée d’origine palestinienne. « Je trouve important qu’à l’Assemblée nationale et au Québec on entende cette voix des Québécois qui veulent que le gouvernement qui les représente réponde à cet appel à l’aide. »

Plus précisément, Mme Ghazal a demandé à la ministre d’aider le peuple palestinien de la bande de Gaza par le biais du volet d’aide d’urgence du Programme québécois de développement international. « Ce programme d’aide existe. Ce ne sont pas des sommes astronomiques mais en plus de donner de l’aide [humanitaire] concrète, [ce serait aussi] une action symbolique. »

Un député du PQ pris à partie sur X

Ruba Ghazal n’est pas la seule à réclamer une aide humanitaire à Gaza. Son homologue du Parti québécois, Pascal Paradis, s’est publiquement exprimé sur X mercredi, en demandant qu’Israël cesse « les attaques ciblées ou indiscriminées contre les civils et que le blocus des territoires palestiniens soit levé et l’aide humanitaire, acheminée. »

Cela n’a pas fait l’affaire du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), qui l’a accusé de mentir et lui a demandé de se rétracter. « Dans sa prise de position, le député ment lorsqu’il dit qu’Israël vise délibérément des populations civiles et semble suggérer une négociation avec le Hamas, un groupe terroriste qui vient de commettre le plus grand massacre de juifs depuis 1945. Nous l’invitons à corriger sa position de manière urgente », a déclaré Eta Yudin, vice-présidente pour le Québec du CIJA.

Le député de Québec solidaire, Haroun Bouazzi, a tenu à exprimer sa solidarité à l’égard de Pascal Paradis, en rétorquant sur X qu’il était « désolant de voir des lobbys pro-guerre essayer d’intimider un élu du peuple qui se lève pour la paix et contre le massacre de civils en Israël-Palestine. »

Un sujet sensible

 

Mme Ghazal, qui a aussi exprimé sa solidarité envers M. Paradis, reconnaît qu’on ne devrait pas chercher à « choisir un camp ou l’autre, mais plutôt choisir le camp de la paix. »

Elle ne croit pas que le caractère « sensible » du sujet devrait empêcher le gouvernement du Québec de puiser dans son fonds d’urgence pour aider les civils à Gaza, dont plus d’un million sont désormais des déplacés internes. « Devant nous, on n’a pas juste des Palestiniens qui sont pris dans un conflit historique depuis 75 ans, on est face à des enfants, à des êtres humains, à des civils palestiniens innocents qui doivent quitter leur maison », dit-elle. « L’aide humanitaire arrive au compte-goutte. Il n’y a pas de raison de ne pas répondre à l’appel humanitaire. »

Au cabinet de la ministre des Relations internationales, Martine Biron, on a dit prendre le temps d’analyser la demande. En compagnie du ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmant, la ministre fera par ailleurs une annonce vendredi matin au sujet d’un plan pour soutenir Haïti.

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