Taux de chômage stable à 5,5 % en août au Canada, en baisse à 4,3 % au Québec

Le marché du travail canadien a créé plus d’emplois que prévu le mois dernier, permettant au taux de chômage de rester stable, alors que les économistes sont attentifs à de nouveaux signes de ralentissement.

L’économie canadienne a créé 40 000 emplois, soit juste assez pour empêcher le taux de chômage d’augmenter. Le nombre global de nouveaux emplois était deux fois plus important que celui attendu par les économistes.

Le taux de chômage s’est maintenu à 5,5 % en août, mettant fin à une séquence de trois mois de hausse du chômage, a indiqué vendredi Statistique Canada.

« Le marché du travail canadien a suivi une tendance en dents de scie cette année, les rapports médiocres étant généralement suivis d’un rebond, et ce mois-ci a vu un léger rebond », a souligné Douglas Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal, dans une note à ses clients.

La relative vigueur du rapport sur l’emploi renforce les attentes des marchés financiers voulant que des baisses de taux ne soient pas imminentes, et que de nouvelles hausses de taux d’intérêt restent possibles.

Néanmoins, les économistes ont tendance à se concentrer davantage sur les tendances de l’économie plutôt que sur un seul rapport mensuel.

« Vous ne pouvez jamais vous concentrer uniquement sur un seul de ces chiffres de l’emploi, car ils sont très volatils », a prévenu Andrew Grantham, directeur des études économiques à la Banque CIBC.

« La tendance sous-jacente que nous observons au cours des trois à six derniers mois est toujours celle d’une croissance de l’emploi […], mais nous sommes en deçà de la croissance de la population. »

Statistique Canada a aussi indiqué que la forte croissance démographique du Canada faisait en sorte que des créations d’emplois mensuelles plus élevées étaient nécessaires pour maintenir le taux d’emploi.

Les enquêtes mensuelles sur la population active montrent que la population du Canada a augmenté en moyenne de 81 000 personnes chaque mois cette année. Ce rythme de croissance nécessite la création d’environ 50 000 emplois chaque mois pour que le taux d’emploi soit stable, a déclaré Statistique Canada.

L’emploi a augmenté dans les services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que dans la construction, tandis que des emplois ont été supprimés dans les services d’enseignement et la fabrication.

Même si les gains d’emploi réalisés le mois dernier ne suggèrent pas une faiblesse du marché du travail, les détails du rapport suggèrent que les occasions d’emploi ne sont pas aussi nombreuses aujourd’hui.

L’agence fédérale a noté que le taux de changement d’emploi – qui représente le pourcentage de travailleurs qui changent d’emploi d’un mois à l’autre – avait diminué par rapport au sommet atteint en janvier 2022.

Les chômeurs mettent également plus de temps à trouver un emploi qu’il y a un an, à mesure que le nombre de postes vacants diminue.

Les salaires grimpent toujours

 

La publication de ces derniers chiffres de l’emploi survient quelques jours après que la Banque du Canada a choisi de maintenir son taux d’intérêt directeur à 5 %, motivée par de récentes données qui indiquent que l’économie prend un tournant. Le dernier rapport sur le produit intérieur brut a notamment montré que l’économie s’était contractée au deuxième trimestre.

Le marché du travail s’est également assoupli ces derniers mois, à mesure que les postes vacants diminuent et que le taux de chômage grimpait.

Mais la banque centrale reste préoccupée par une inflation obstinément élevée et souhaite avoir davantage de confirmations sur le fait que la croissance stagne, y compris sur le marché du travail.

 

Le rapport sur l’emploi de vendredi ne fait pas grand-chose pour apaiser les inquiétudes de la banque centrale en matière de croissance des salaires, puisque ceux-ci ont augmenté de 4,9 % sur une base annuelle, contre 5,0 % le mois précédent.

Cependant, les économistes s’attendent à ce que le ralentissement des conditions économiques se traduise à terme par des augmentations de salaire plus faibles pour les travailleurs.

Variations régionales

 

Au Québec, le taux de chômage a fléchi de 0,2 point pour s’établir à 4,3 % en août, alors qu’environ 14 800 emplois ont été créés.

Au Nouveau-Brunswick, 1600 emplois ont vu le jour le mois dernier, mais le taux de chômage a bondi à 7,7 %, après avoir été de 6,2 % en juillet. À l’Île-du-Prince-Édouard, l’emploi a augmenté de 1800 en août et le taux de chômage a reculé à 7,6 %, contre 8,1 % en juillet. En Nouvelle-Écosse, le taux de chômage a baissé de 0,7 point à 7,0 % et 3600 emplois ont disparu.

Un total de 18 000 emplois ont été créés en Alberta, où le taux de chômage a reculé de 0,4 point à 5,7 %. La Colombie-Britannique a en outre accueilli 12 000 nouveaux travailleurs, et l’emploi est demeuré stable en Ontario.

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