Trois millions d’Ottawa pour des organismes franco-ontariens

Le gouvernement fédéral accorde un financement de 3,1 millions de dollars à des organismes franco-ontariens de la région d’Ottawa.

L’annonce a été faite lundi matin par le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, à l’occasion du Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes.

« Un jour de fête comme le 25 septembre, c’est important d’être fier », a lancé le ministre franco-albertain avant d’annoncer son « cadeau » pour « valoriser le travail » des organismes.

« Plus de 100 organismes franco-ontariens recevront du financement pour remplir leur mission essentielle auprès des jeunes, des adultes, des aînés francophones, ici dans Vanier, et partout en Ontario », a ajouté le ministre Boissonnault, soulignant que le financement s’inscrit dans le cadre du nouveau plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 du gouvernement fédéral.

Pour l’instant, une vingtaine d’organismes, qui oeuvrent dans la région de la capitale nationale, ont été désignés pour se partager les 3,1 millions annoncés lundi. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario en recevra la plus grosse part, soit 1,25 million. L’Association des communautés francophones d’Ottawa, la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario, la Fédération de la jeunesse franco‑ontarienne et le Festival franco-ontarien figurent également parmi les récipiendaires.

Ces fonds permettront notamment au Muséoparc Vanier, où s’est déroulée la conférence de presse, d’organiser des activités « pour rapprocher les anglophones et les francophones », et d’embaucher des stagiaires, a indiqué sa directrice générale et ancienne ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur. L’organisme francophone, qui compose avec un « budget qui est souvent précaire », se voit accorder un fonds de 40 000 $ de la part d’Ottawa.

« Notre francophonie est critique à nous, les Canadiens, a déclaré le ministre Boissonnault. Parfois, c’est difficile d’être francophone, francophile, franco curieux, ou franco queer, ici, au Canada », a-t-il ajouté avec humour.

Car s’il y a eu des « avancées », les Franco-Ontariens, en minorité, doivent « constamment être aux aguets », a renchéri Mme Meilleur, rappelant les « batailles » qu’ont dû mener leurs ancêtres pour défendre la place du français.

Journée de festivités

En 2010, l’Assemblée législative de l’Ontario a désigné le 25 septembre Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes. La date marque l’anniversaire du premier lever du drapeau franco-ontarien, qui a eu lieu en 1975 à l’Université de Sudbury.

Depuis, des levées de drapeau sont organisées chaque année dans plusieurs villes de la province. Vert et blanc, pour représenter l’été et l’hiver, le drapeau est floqué de la fleur de lys et du trille, symbole de l’Ontario.

À l’instar du 12 août, au Québec, les Ontariens sont également invités à se procurer un livre franco-ontarien chaque 25 septembre. Mise sur pied en 2015 par l’autrice torontoise de livres jeunesse Mireille Messier, l’initiative J’achète un livre franco-ontarien vise à reconnaître la « contribution des Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens à la vie culturelle, historique, sociale, économique et politique de la province. »

« Aujourd’hui, nous célébrons les francophones et les francophiles de toute la province – et nous reconnaissons tout ce qu’ils ont fait pour rendre l’Ontario plus dynamique, diversifié et inclusif », a écrit le premier ministre Justin Trudeau, sur X.

La mairesse de Toronto, Olivia Chow, et le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, ont eux aussi souligné les festivités.

De son côté, le Bloc Québécois s’est dit aux côtés des Franco-Ontariens « pour que l’avenir soit français ! » Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a quant à lui assuré par voie de communiqué que son parti sera « de tous les combats pour protéger les droits linguistiques des francophones en milieu minoritaire, dont ceux de la communauté franco-ontarienne ».

Alors que les travaux parlementaires reprenaient lundi à Queen’s Park, les députés néodémocrates Guy Bourgouin et Jamie West ont interpellé la ministre ontarienne des Collèges et Universités, Jill Dunlop, sur son refus de financer l’Université de Sudbury.

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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