un bon “jeu de bagnole” et c’est tout ?

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La saga Forza motorsport revient ce 10 octobre avec un 8e opus. Attendu depuis plus de 5 ans, le jeu n’arrive cependant pas à marquer le coup et souffre de (trop) grandes attentes.

Forza Motorsport 8 sera disponible le 10 octobre prochain. Quelques jours avant sa sortie, nous avons eu l’occasion de le tester en avant-première. Le dernier opus étant sorti en 2017, la hype est immense chez les fans de la saga. Les équipes derrière le jeu vont-elles, malgré tout, réussir à les surprendre ?

Notre configuration pour ce test :

  • Xbox Series S
  • Volant / pédalier Thrustmaster T248

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Des images prometteuses…

Les premières images du jeu sont là pour donner le ton. Les graphismes sont magnifiques et les voitures représentées à la perfection. Lors de la présentation de l’opus le 11 juin dernier, Chris Esaki, le directeur de la création, avait annoncé que le réalisme était l’axe central de travail. Pour l’heure le pari est réussi.

En plus des voitures, qui sont l’axe principal du jeu, les circuits et l’environnement en général autour de la voiture sont très bien retranscrits. Le jeu arrive à apporter des détails qui changent la donne. Les bacs à sable sont vraiment “granuleux” tandis que l’herbe en bord de piste a un aspect vraiment naturel, loin des grands blocs verts que l’on pouvait apercevoir sur les anciens opus.

Mention spéciale pour les graphismes en course lorsque les conditions météorologiques sont changeantes. Le rendu est vraiment très beau et c’est agréable de voir un jeu prendre le temps de développer à ce point cet aspect de la course automobile. Globalement, c’est une réussite visuelle pour le studio.

… mais un manque de réalisme

Bien qu’un écart graphique soit clairement visible entre Forza 7 et ce nouvel opus, nous sommes obligés de comparer le jeu avec son adversaire direct, Gran Turismo, d’autant plus que le septième jeu de la franchise est sorti il y a tout juste un an. Force est de constater que Turn 10 n’arrive pas au même niveau que Polyphony Digital. Si les graphismes sont magnifiques, ce nouveau Forza garde un côté « jeu vidéo » qui n’existe plus ou presque chez Gran Turismo. Il est difficile de se « croire » dans une vraie course derrière son volant tant les animations sont simplistes.

À ce sujet, la vue cockpit, qui est logiquement la plus utilisée par les joueurs, manque de mordant. Les mouvements de volant sont robotisés et peuvent être en retard lors de petits changements de direction. Les animations sont rares et si les voitures sont très bien représentées de l’extérieur, l’habitacle ne fait visuellement pas une bonne impression. Heureusement Turn 10 se rattrape au niveau sonore.

Le son, un vrai point positif

On attendait beaucoup de ce nouvel opus de Forza sur ce point. Historiquement la saga travaille beaucoup sur la retransmission du bon son pour la bonne voiture, au bon moment. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on n’a pas été déçu. Alors oui, certaines voitures ne sont pas parfaitement sonorisées, mais dans l’ensemble le travail est visible et la majorité des véhicules du catalogue dispose d’un son propre à sa motorisation.

La tonalité change également en fonction de la vue utilisée lors de la course. Le joueur n’aura donc pas le même ressenti dans le cockpit qu’en mode « poursuite ». Le son des voitures autour de nous est également assez bien respecté et retranscrit, on a une réelle impression de spatialisation ce qui est bon point pour l’immersion globale.

Un tout nouveau mode de jeu

Mais finalement la grande nouveauté de cette année, c’est l’arrivée d’un mode de jeu inédit « Builders Cup ». Ce « championnat des constructeurs » doit servir de trame narrative pour la progression du joueur dans son expérience solo. L’occasion de prendre en main des voitures toutes différentes, de plus en plus puissantes.

Pour commencer l’aventure, Forza 8 vous propose de choisir entre trois voitures différentes, une Subaru, une Honda Civic Type R et une Ford Mustang. Ce choix, à l’image des starters sur Pokémon, va conditionner vos premières courses dans le jeu. Si les trois voitures offrent des capacités similaires, la Honda Civic me paraît l’option la plus équilibrée.

Rapidement on comprend que le jeu a mis l’accent sur la construction et la compréhension de sa voiture. Rien ne sert de rouler vite. Si la voiture n’est pas bien réglée, elle ne pourra jamais gagner de courses. Il faut donc, comme l’expliquait déjà Chris Esaki dans la vidéo de présentation du jeu, construire sa voiture pas à pas. Cette étape demande beaucoup de patience, notamment au début, le temps de comprendre les mécaniques à l’œuvre dans une voiture, mais c’est un savoir très enrichissant et surtout une étape obligatoire pour aller loin dans ce nouveau mode « Builders Cup ».

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© Forza / Microsoft

Avant de commencer sa première course, le jeu nous propose un « tour de reconnaissance » une expérience bienvenue pour les néophytes qui ne connaissent pas (encore) tous les circuits de tête. Cette petite mise en jambe permet également de faire ses réglages pour l’avant-course ou encore de paramétrer les aides.

Il est néanmoins dommage que ce mode de jeu, central dans l’expérience de l’utilisateur, ne tourne trop vite en rond. Une fois les mécaniques de course et d’amélioration de la voiture comprise, on enchaîne les tours de circuit, en attendant la prochaine amélioration. À mesure que l’on avance dans le jeu, les changements sont de plus en plus fins, et on ressent vite une certaine “stagnation”.

Des adversaires intelligents ? 

Ce ton monotone en course n’est pas aidé par les voitures autour de nous. Contrôlés par l’ordinateur, elles devaient être “vraiment” pilotées cette année. Chris Esaki avait insisté l’été dernier sur le travail réalisé par ses équipes sur ce point précis. Mais ces PNJ qui font la course avec nous, se comportent toujours comme des PNJ.

Sur le papier ils sont capables de commettre leurs propres erreurs, prendre des trajectoires différentes de la ligne idéale. Mais dans les faits, les pilotes ne sont pas si différents que sur d’autres opus comme Forza 7. En effet, bien que nos adversaires virtuels soient tous différents, avec leur propre style de conduite, ils commettent tous ou presque les mêmes erreurs.

En démarrant une course, le bruit des moteurs est rapidement supplanté par des “poc” “poc”, trahissant des contacts entre nos adversaires. Les courses ne sont pas aussi propres qu’elles devraient l’être et bien que les pilotes automatiques soient plus intelligents qu’avant, ils restent toujours à l’arrêt à la première erreur devant eux. Ces situations créent des carambolages extrêmes, pouvant bloquer la piste.

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© Forza / Microsoft

Un jeu incomplet ?

En plus de ses adversaires imparfaits, le jeu manque clairement de diversité. Une fois les courses terminées, ce Forza Motorsport n’a pas grand chose à nous offrir. Contrairement à de précédents opus, cette huitième édition de la franchise ne dispose pas de mode « dragrace » ou « drift ». Ayant testé le jeu en avant-première, nous n’avons pas non plus pris en main l’expérience multijoueur ou en ligne. Il sera intéressant de regarder d’ici quelques jours comment les utilisateurs se comportent sur les serveurs et si les hauts graphismes sont toujours au rendez-vous dans des parties en ligne. Plusieurs mises à jour devraient arriver dans les prochaines semaines pour offrir de nouveaux contenus aux joueurs.

Un opus (trop ?) similaire aux autres

Avec six ans d’attente entre deux opus de sa saga Forza Motorsport, les développeurs du jeu savaient que la critique serait cinglante sur cette nouvelle édition. Si le jeu « fait le travail », il n’est pas non plus exceptionnel. Il s’inscrira dans la lignée des autres opus de la saga, ceux que l’on oublie un peu vite, sans avoir passé de mauvais moments derrière son volant.

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© Forza / Microsoft

La sortie du jeu ce 10 octobre ne sera donc pas une date majeure dans l’histoire de la saga Forza. Malgré la volonté de changement affichée par les créateurs du jeu, ce dernier reprend encore beaucoup (trop?) les codes des anciennes générations. On retrouve toujours une grande diversité de circuits et de voitures, un jeu facile à prendre en main, qui permet de s’amuser rapidement et qui peut se complexifier au cours de l’expérience. Mais le jeu manque de piquant et de mordant. De ce petit quelque chose qui permet d’y passer des heures en perdant la notion du temps.

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