Test Lies of P : en mode dark Pinocchio

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La plus sombre des marionnettes est là pour sauver Krat des automates fous dans ce nouveau test. Voici ce que l’on pense de Lies of P, la pépite de Neowiz.

La scène vidéoludique accueille en ce jour un nouveau bébé prometteur, déjà sur les lèvres de nombreux joueurs. Lies of P a été présenté en grande pompe par le studio Neowiz en collaboration avec Xbox il y a plusieurs mois. Le jeu d’aventure Souls-like initiait alors quelque chose d’assez inédit. La présentation du titre a eu un effet immédiat sur les fans de challenge, mais aussi les amoureux de contes revisités. Il faut dire qu’après Elden Ring, les sorties du genre ont presque toutes porté un certain goût de déjà-vu, déjà-fait. Lies of P réussit-il à nous convaincre manette en main autant qu’il nous aura séduits avec ses trailers ? La réponse dans ce test.

“Je suis un vrai petit gar… tueur d’automate”

L’une des plus grandes originalités de Lies of P est son postulat de départ. On y incarne en effet un personnage inspiré de Pinocchio dans une version du conte retravaillé à la Belle Époque. Notre marionnette s’appelle alors P, se réveille dans la ville de Krat, complètement saccagée. Les corps jonchent le sol de la cité, les bâtiments sont déserts et le sang est sur tous les murs. Les auteurs de ce désastre ? L’ensemble des automates de la ville, en proie à ce que le jeu appelle une Frénésie. Notre personnage, ni humain ni machine, ne semble pas le moins perturbé par cette dynamique ni même ses conséquences.

C’est alors que nous devons trouver des réponses, et nous frayer un chemin sûr au travers de ces rues peuplées de danger. On ne peut pas nier que l’ambiance lourde et sombre a ce quelque chose de fascinant pour nous. On se retrouve à devoir trouver notre chemin dans une ville à moitié labyrinthique, mais au charme certain. Visuellement, nous n’avons pas eu droit à une direction artistique aussi soignée dans un Souls-like depuis un petit moment. Dommage que peu d’éléments soient interactifs ou réagissent à notre passage, quelques décors destructibles n’auraient pas été de refus.

lies of p test (3)
Crédits : NEOWIZ

Lies of P est un jeu assez linéaire dans son genre, on ne parle absolument pas ici d’un monde ouvert, ni même de zones ouvertes. Quelques recoins et secrets ont le mérite d’exister, mais l’avancement de la quête se fait de manière assez continue, rythmée par la rencontre d’ennemis lambdas et de boss un peu plus pointus. On reste sur une recette tout à fait classique qui prône l’action plus que l’exploration. Se repérer dans Krat est donc assez simple, bien que s’y déplacer est un peu plus ennuyeux.

Avec une manette, on regrette l’usage du bouton B pour courir en lieu et place du joystick gauche, beaucoup plus intuitif. Cela complique sévèrement les choses pour le contrôle de la caméra qui s’avère indispensable pour ne pas se laisser prendre au dépourvu par les ennemis cachés dans les coins de rue. On aurait au moins apprécié un verrouillage automatique via un raccourci bouton.

Un peu d’huile de coude (juste un peu)

Pour ne rien changer non plus, le gameplay du titre repose sur les affrontements, le challenge et la persévérance. Les combats sont rudes contre les boss, certes, mais on est surpris de voir à quel point tout le reste est accessible. On se plaindrait presque d’un manque de difficulté (non quand même pas, on aime bien quand c’est sans accroc). Heureusement les colosses sont là pour nous donner la dose d’adrénaline dont nous avons besoin.

En termes de combat, Lies of P est fluide, dynamique et ne se repose pas sur ses lauriers. Contrairement à Steelrising, dont la proposition est quasiment similaire, on a le plaisir de trouver nos duels rapides et précis. La parade est extrêmement importante, mais ne peut être utilisée qu’à bon escient sous peine d’en subir le contrecoup. Seules les animations de récupération de vie et d’esquive sont plutôt lentes, raison de plus donc pour compter sur ses compétences que sur les à-côtés.

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Crédits : NEOWIZ

Un de nos seuls reproches concernera les éléments de décors qui parfois nous gênent lors de nos attaques. À nous aussi de faire attention à notre positionnement, mais c’est réellement dommage lorsque cela se produit alors qu’on ne voit pas de réelle raison pour que le coup soit purement annulé.

Pour venir à bout de vos ennemis, la construction et l’évolution de votre personnage sont toujours plus ou moins importantes. À ce niveau-là, Lies of P ne déroge pas à la règle des points de contrôle et nous présente ses Stargazers. À chaque nouveau point de contrôle utilisé, les ennemis réapparaissent, votre santé se régénère, et vous avez la possibilité de monter en niveau ou de gérer votre équipement au global. Nous n’avons toujours aucune aide pour déterminer ce qu’il faut améliorer en premier, un aspect vraiment caractéristique des souls like et de leurs tableaux de statistiques froids.

Crédits : NEOWIZ

Geppetto a bien travaillé

On apprécie l’évolution du gameplay au global, lorsqu’une zone devient accessible après recherche de la clé, ou encore lorsque les décors changent au fil de la narration. Celle-ci est était peu présente lors de nos longues heures de test, mais l’apparition de cinématiques a toujours eu son petit effet tant l’immersion est au rendez-vous. Bien qu’au final, le titre ne s’affranchit peut-être pas assez de ses pairs.

On retrouve dans Lies of P une certaine originalité dans le fond, mais la forme reste quasi identique à celle de ses confrères Souls-like, Bloodborne notamment. On comprend qu’il s’agit d’un héritage, d’une inspiration et même d’une manière de s’ancrer au sein d’un genre. Toutefois, au vu de la qualité de son gameplay, Lies of P aurait pu se permettre quelques extravagances, surtout quand on retravaille le conte de Pinocchio avec un thème aussi lugubre. C’était justement le moment de remettre un coup de pied dans la fourmilière après le passage mouvementé d’Elden Ring l’année passée. On ne regrette rien de notre plaisir et on ne peut que vous recommander d’y jeter un œil.

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