Unity lance ses outils IA en early access – Actu

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Ne dites plus “Unity 2022.3.13f1” : à l’avenir, dites simplement “Unity 6”. Le moteur compte bien simplifier son image de marque en laissant derrière lui les noms de version à rallonge, vieux casse-tête pour débutants qui peinent à s’y retrouver. Dans une longue présentation adressée aux développeurs, Unity a montré que ses ingénieurs en avaient encore dans le bide avec la démo technique “Fantasy Kingdom in Unity 6”, un diorama illustrant leurs nouvelles technologies de gestion de la lumière. Et c’est vrai que c’est plutôt charmant. En parallèle, Unity 6 améliorera sa prise en charge WebGPU pour que les applications Unity puissent être lancés à partir de n’importe quel navigateur.

IA boire et à manger

Malgré ces progrès techniques fascinants, la presse s’est naturellement concentrée sur l’IA, le mot-clé du moment. Unity rejoint la danse dès aujourd’hui avec Muse, sa gamme d’outils IA en early access. Pour la modique somme de 30€, les développeurs Unity peuvent utiliser Chat, un assistant pouvant répondre à toutes vos questions sur le moteur, Sprite, pour générer des sprites 2D à la volée, et Texture, dont l’usage est assez évident. Ces fonctionnalités seront rejointes en 2024 par Animate, pour générer des animations rapidement, Behaviour, pour concevoir des arbres comportementaux, et Sketch, pour rapidement itérer sur des brouillons en 3D. Ce dernier outil vise présumablement les level designers et autres artisans de la mise en scène.

Marc Whitten, président d’Unity Create et responsable de facto de tout ce qui touche au moteur, est passé dans les colonnes de GamesIndustry.biz pour expliquer que leur intelligence artificielle était entièrement entraînée sur des assets possédés par Unity. “Pour nous assurer que les résultats générés sont propres, et qu’ils ne contiennent pas d’images protégées par copyright ou de style artistique [singeant un tiers, ndlr], nous avons suivi un processus en plusieurs étapes – incluant du machine learning et une surveillance humaine – pour générer de nouveaux résultats synthétiques, retravaillés encore et encore. Ensuite, nous avons appliqué notre modèle sur ces cinq millions d’images lourdement traitées.” Pour rassurer les frileux, la compagnie s’engage également à défendre les développeurs qui seraient attaqués en justice pour violation de copyright s’ils utilisent Unity Muse. “Dans notre approche, nous réfléchissons à la meilleure manière de livrer des outils simples à utiliser, éthiquement sourcés, que nos créateurs peuvent utiliser en toute sérénité.

Et quant aux aspects créatifs du problème, Whitten maintient que Unity Muse n’est conçu que comme une béquille pour accélérer le processus artistique. “Nous donnons des outils, et c’est aux créateurs de choisir de les utiliser ou non. Notre but est de garder les créateurs au centre de la créativité, en contrôle. Nous pensons que Unity Muse rejoindra la boîte à outils des développeurs et des artistes comme Speedtree, qui génère procéduralement des arbres et de la végétation.” Espérons que les managers se rangent de son côté et ne se mettent pas à raboter des emplois en pensant faire des économies grâce à l’IA. “Nous sommes ici pour écouter notre communauté, comprendre les défis qu’elle rencontre et lui fournir des solutions” a conclu Whitten.

En parallèle, le service Unity Sentis est toujours en beta ouverte. Sentis permet d’intégrer des modèles IA externes à son jeu, pour brancher ChatGPT sur un PNJ et lui fournir une capacité de dialogue théoriquement illimitée, par exemple. Ce service sortira en version définitive avec Unity 6.

Quoi d’autre pour Unity 6 ?

Hors de l’IA et de la gestion de la lumière, Unity 6 s’intéresse aussi au multijoueur et veut le prouver avec la démo Megacity Metro, capable d’accueillir plus de 100 joueurs simultanés avec chat vocal intégré. Pour sécuriser ce beau monde, des outils anti-toxicité, comme une analyse continue par IA du chat vocal, rentrent également en beta. Les développeurs pourront également faciliter leur gestion de projet avec les outils Unity Cloud. Bref, la keynote fut très chargée, et vous pouvez retrouver le récapitulatif officiel ici.

Unity 6 aura la lourde tâche de faire oublier les déboires autour de son nouveau modèle de monétisation à l’installation des exécutables, censé faire raquer les développeurs à chaque fois qu’un joueur télécharge et installe leur création (sous conditions). L’entreprise fut obligée de rétropédaler dans les grandes largeurs, conservant partiellement le modèle annoncé, mais sous une forme très réduite, et sans remplacer le modèle actuel de monétisation qui prélève une partie des revenus des créateurs dépassant une valeur seuil. Au contraire, seul le modèle le plus favorable pour les développeurs sera appliqué selon leurs revenus et installations. Si cette révision a globalement satisfait la communauté des développeurs, la relation de confiance n’en reste pas moins amochée, ce changement unilatéral de monétisation étant initialement imposé sans prévenir. Unity devra montrer patte blanche pendant les années à venir.

Unity 6 et ses outils paraîtront courant 2024.

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